L'inspection et la notation

Publié le par ferc cgt 66

L’inspection à revoir de fond en comble
 
     L'inspection est souvent vécue de manière négative par les enseignants du Premier Degré qui se posent fréquemment la question de son utilité réelle, en tout cas, telle qu'elle est pratiquée actuellement.
 
L'inspection individuelle sanctionnée par une note sert-elle à quelque chose ?
 
     Utile à quoi ?
 
     Notre travail doit être contrôlé dans le cadre de notre mission de service public. De véritables aides doivent être apportées aux personnels en difficulté de la part de femmes et d'hommes de terrain. Celles et ceux qui nous contrôlent n'ont pas de classe et c'est un véritable problème. Les IEN n'ont pas forcément une connaissance suffisante des réalités concrètes et quotidiennes des classes ; ils apparaissent souvent comme trop administratifs.
 
     Ils se comportent souvent comme des " missi dominici " venant contrôler le dogme officiel, en particulier sur les projets d'école. Il y a peu de lisibilité dans la diversité des pratiques actuelles des IEN. Il manque à l'acte d'inspecter une transparence certaine, l'impression fréquente que c'est le fait du prince.
 
La CGT Éduc'action  souhaite une transformation profonde de ce système opaque et en définitive moyenâgeux.
 
     L'expression du malaise.
 
     Jusqu'aux années quatre-vingts, la traduction principale de ce malaise prenait corps dans des refus d'inspection fondés sur une opposition idéologique à la hiérarchie.
     Ces refus se sont multipliés ces dernières années ; refus individuels, non organisés, dont le terreau a été tous les coups que la profession a pris. Celui qui a le plus touché le Premier Degré est l'intégration au rabais des instituteurs dans le corps des PE.
      Il faut comprendre les refus d'inspection, ils ne peuvent être rejetés d'un revers de main ni être mis sur le compte de la marginalité.
      Il vaut mieux se poser la question : " pourquoi en est-on arrivé là ? ". Les refus d'inspection traduisent une réalité, un malaise et un rejet de la manière dont elle est pratiquée. La CGT Éduc'action n'appelle pas les enseignants à refuser l'inspection mais soutient ceux qui, souvent munis d'une solide expérience professionnelle, se sont engagés dans une action, certes individuelle mais fondée et réfléchie.
      Certaines pratiques sur l'attribution, en cas de refus d'inspection depuis l'année scolaire 2004-2005, d'une note inférieure à la plus basse note constatée dans l'échelon baissée d'un demi-point sont scandaleuses et infantilisantes au possible. Elles laissent les enseignants au pied d'un nouveau mur et les isole.
 
La CGT Éduc'action demande l'arrêt immédiat de ce qu'on peut considérer comme une manipulation.
 
     La bonne note.
 
     L'inspection débouche sur une note qui a une influence considérable sur l'avancement de carrière. Les disparités de notes suivant l'appréciation de tel ou tel IA entre les enseignants d'un même département, les disparités entre les départements, la subjectivité qui s'y attache forcément, les effets pervers constatés de ce système imposent une vaste réforme. Le fait d'être averti à l'avance a paru être une avancée dans les années quatre-vingts ; est-ce réellement une bonne idée ?
 
Si des enseignants passent leur week-end à préparer, à " répéter ", c'est qu'ils
veulent faire bonne impression pour que ce moment de visite par l'IEN débouche sur un gain financier.
 
 Le discours ambiant sur l'avancement au mérite est déjà dans les faits dans le Premier Degré. La question de la note d'inspection doit aussi être reliée à la présence d'une grille de notation existante dans le département. Sous couvert d'équité, ce système comporte en fait une série d'effets contradictoires constatés, en particulier, depuis l'intégration des instituteurs dans le corps des PE.
L’exemple le plus criant est qu'un instituteur ayant une note x qui le considère dans la grille comme moyen, devient un bon professeur des écoles avec la même note dans ce corps et à un échelon équivalent !
 Le rapport d'inspection et la note reposent sur un système archaïque car l'IA attribue cette dernière sans forcément connaître les éléments de l'inspection. Rappelons que l'IEN ne note pas, en tout cas, en dernier ressort.
 
 
 
Avancement et inspection
 
Au fond, c'est le nœud du problème. Actuellement, les enseignants du Premier Degré passent au grand choix (environ 30%) ou au mi-choix (environ 50%) et le reste à l'ancienneté.
 Quelle autre logique que celle de la concurrence entre enseignants peut on dégager de ce système ?
Une école de qualité a besoin de mutualisation des énergies. Les IEN, les directeurs d'établissements spécialisés sont tous promus au grand choix. La bonne marche de l'école de la République passe par la confiance aux enseignants. Les difficultés qu'une frange peut rencontrer ponctuellement doivent déboucher sur une aide et une formation et, dans quelques cas rares, sur un blocage limité dans le temps de l'avancement.
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