Inégalités femmes / hommes, réduction loin du compte

Publié le par ferc cgt 66

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Les inégalités entre les femmes et les hommes se réduisent, mais on est encore loin d’atteindre l’égalité. Le tour de la question en France et en Europe par l’Observatoire des inégalités.

 Les inégalités entre les hommes et les femmes se réduisent en matière d’éducation

 

En France, les filles représentent 58 % des étudiants à l’université en 2009-2010 contre 43 % en 1960-1961. La situation s’est nettement améliorée ces cinquante dernières années. Mais les écarts persistent dans le choix des filières. Les filles représentent 70 % des étudiants en lettres et sciences humaines, mais moins de 30 % dans le domaine des sciences fondamentales. Déjà au lycée, les filles sont moins nombreuses en série scientifique.

 

Les modes de vie, l’éducation ou le fonctionnement du système éducatif expliquent ces choix d’orientation différenciés.


 Les femmes vivent plus longtemps mais les écarts se réduisent


Si les femmes vivent toujours plus longtemps en France, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les hommes et les femmes s’est réduit entre 2000 et 2010 passant de 7,6 années en faveur des femmes à 6,7 années.

 

Il faut dire que les modes de vie des hommes et des femmes se rapprochent, qu’il s’agisse de travail comme de consommation de tabac ou d’alcool. A 60 ans, l’écart d’espérance de vie en bonne santé (sans problème de santé gênant la vie quotidienne) n’est plus que de 1,3 année.


 Hommes et femmes : égalité……devant le chômage


Alors que, depuis les années 1970, le chômage des femmes en France a toujours dépassé celui des hommes, depuis 2009, les taux se sont rapprochés pour devenir équivalents : 9,4 % d’hommes sont sans emploi en 2010 ainsi que 9,1 % de femmes. Les femmes ont bénéficié des créations d’emplois dans le secteur des services, de la distribution aux emplois domestiques, en passant par l’enseignement ou la santé.


 Mais des conditions de travail plus défavorables pour les femmes


Des inégalités de salaire persistantes avec les hommes

Tous temps de travail confondus, les femmes touchent au total un salaire 27 % moins élevé que celui des hommes ou, dit autrement, les hommes gagnent 37 % de plus que les femmes. Pour des temps complets, les femmes touchent 19 % de moins. A poste et expérience équivalents, les femmes touchent 10 % de moins.


L’inégalité des salaires entre hommes et femmes est la plus forte chez les cadres (30,7 %) et donc parmi les salaires les plus élevés. A l’inverse, l’écart le plus faible se trouve parmi les employés (6,1 %), une catégorie majoritairement féminisée.


Les écarts de salaires ont nettement baissé depuis les années 1950. Mais depuis les années 1990, le rattrapage s’est interrompu, en partie parce que les femmes demeurent à l’écart des postes à responsabilités les mieux rémunérés, et qu’elles sont plus souvent employées dans des secteurs où les salaires sont bas tels que les services, le commerce, l’aide à la personne par exemple.


En Europe, l’écart de salaires est de 29,2 % pour des temps complets. Si on incluait les salaires à temps partiel, souvent contraints, les écarts seraient encore plus importants. C’est en Autriche que les inégalités de salaires sont les plus criantes : un homme gagne en moyenne 50 % de plus qu’une femme. Avec un écart de 15,5 %, la Belgique fait figure de bon élève. La France se situe en dessous de la moyenne européenne (29,2 %).


Le temps partiel subi est essentiellement féminin

Derrière cette « égalisation » avec les hommes face au chômage, se cachent des emplois de mauvaise qualité à temps partiel, souvent subi, de moindres responsabilités, etc. Les femmes demeurent largement défavorisées sur le marché du travail. 8,3 % des femmes salariées sont en situation de temps partiel subi, contre 3 % des hommes.


 Les femmes sont plus souvent pauvres que les hommes


7,2 % des femmes sont en situation de pauvreté contre 6,3 % des hommes (au seuil de 50 %). Cette précarité est plus grande après 75 ans où deux fois plus de femmes que d’hommes sont pauvres. Cela s’explique par le fait que les femmes vivent plus longtemps et qu’elles ont moins souvent occupé un emploi. Elles perçoivent des pensions très inférieures en moyenne.


Les jeunes femmes de moins de 30 ans sont aussi plus nombreuses que les hommes à connaître la précarité. Il s’agit notamment de mères célibataires avec de faibles revenus, qui perçoivent une allocation de parent isolé ou un maigre salaire à temps partiel.


En Europe, les femmes sont aussi nombreuses que les hommes à être pauvres (respectivement 10,3 et 9,5 % - au seuil à 50 % du revenu médian). Le travail féminin s’est développé dans tous les pays, mais la structure, les statuts et les conditions d’emploi demeurent globalement très défavorables pour les femmes.


 L’inégal partage du travail domestique


Que les femmes aient ou non un emploi, elles sont toujours les « championnes » du travail domestique, comparé aux hommes. En moyenne, les femmes consacrent 3h26 par jour aux tâches domestiques contre 2h01 pour les hommes. Avec l’arrivée d’un enfant, ce partage inégal perdure, voire se creuse.


En Europe, les hommes consacrent entre 30 et 70 % de temps en moins que les femmes aux tâches domestiques. Ils sont notamment quasiment absents de l’entretien du linge et du nettoyage. Conséquence de ces disparités, la durée du temps de loisir des hommes est nettement supérieure à celle des femmes. Une inégalité qui se répercute sur le temps professionnel des femmes, leurs loisirs, leurs engagements en politique, etc.


 Davantage de femmes dans la sphère politique mais on est encore loin de l’égalité


La loi de juin 2000 sur la parité a contribué à une meilleure représentation féminine dans les exécutifs nationaux et locaux. Mais seulement 18,5 % de femmes siègent à l’Assemblée nationale. Au rythme actuel de progression en nombre de sièges obtenus par les femmes, la parité devrait être atteinte…dans 25 ans. Au niveau local, seules deux femmes sont à la tête d’une région, alors qu’elles représentent près de la moitié des conseillers de ces instances.


13,8 % des maires sont des femmes, et celles-ci ne dirigent que 6 des 38 communes de plus de 100 000 habitants. Depuis les élections de 2009, le parlement européen compte 257 femmes sur un total de 736 députés, soit 34,9 %. Elles représentaient 30,3 % des élus en 2004. Une avancée, mais bien lente aussi.

 

http://www.inegalites.fr/index.php

Publié dans Droits des Femmes

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