Allocation chômage...Revalorisation nettement insuffisante

Publié le par ferc cgt 66


Allocations  chômage : une revalorisation bien loin du compte pour les privés d’emploi

 Les allocations chômage seront revalorisées de 2,5% à compter du 1er juillet 2008. Un chiffre bien inférieur à l’inflation prévue pour cette année (3,2%) et nettement insuffisant au regard de la situation des privés d’emploi.

 Afin de permettre aux privés d’emploi de vivre dans des conditions décentes et de leur donner les moyens d’assumer le coût important d’une recherche d’emploi, la CGT a revendiqué au cours du Conseil d’administration de l’Unedic qui s’est tenu hier une revalorisation forte des allocations chômage à hauteur de 6%.

Pour les privés d’emploi, le niveau d’allocation dépasse en effet à peine les 1000 euros mensuels. Un allocataire Assedic sur trois perçoit une allocation mensuelle inférieure à 823 euros et se situe donc en dessous du seuil de pauvreté,  la moitié des allocataires perçoivent une allocation inférieure à 924 euros. Est-il encore besoin de le rappeler, nous traversons à l’heure actuelle une crise sociale très grave et sans doute malheureusement durable : nous devrions en effet connaître cette année une croissance en berne, tous les indicateurs  économiques ont viré au rouge, le débat sur le pouvoir d’achat s’amplifie (une enquête de la Dares publiée le 20 juin nous indique que les Français ont ainsi  perdu 0,5 point de pouvoir d’achat depuis un an). De plus, en raison de la forte hausse des prix alimentaires et des prix énergétiques, l’inflation devrait atteindre selon l’Insee cette année le chiffre record de 3,2 %, un niveau jamais égalé en France depuis 1991. De fait, le gouvernement a récemment dû procéder à deux réajustements du Smic (+2,3 % en mai 2008 ; +0,9 % en juillet).

 Pour leur part, les autres organisations syndicales ont demandé 4% pour FO, 4,5% pour la CFTC, la CFDT  a proposé 6% pour les allocations inférieures à 1500 euros et 3,3% pour les allocations supérieures à 1500 euros, la CGC 4%. Les organisations patronales ont initialement  proposé une hausse de 1,9 %. A l’issue de diverses suspensions de séances, suspensions à l’issue desquelles la CGT a constamment maintenu ses exigences d’une revalorisation de 6% ; le patronat a mis au vote une proposition de 2,5%, proposition sur laquelle les syndicats se sont abstenus et qui a été finalement adoptée avec les voix du collège employeurs (Medef, CGPME, UPA).

 Pour la CGT, cette revalorisation est nettement insuffisante au regard des besoins des privés d’emploi. Contrairement à ce que prétend le Medef, une revalorisation forte n’aurait en rien mis en danger les comptes de l’assurance-chômage qui se sont améliorés. De plus, alors que le résultat de gestion technique de l’Unedic s’est élevé  à 5,5 milliards d’euros en 2007, qu’un  excédent de 940 millions d’euros a été dégagé en janvier dernier, et qu’un excédent de 4,6 milliards d’euros devrait être obtenu en 2008,  il est hors de question comme l’envisage actuellement  le gouvernement d’affecter ces recettes au renflouement des caisses de retraites. Les cotisations pour le chômage doivent aller à l’assurance-chômage et les recettes générées doivent être pour le moins affectées à un financement plus important des prestations de retour à l’emploi et à une meilleure indemnisation des privés d’emploi qui peinent dans leur immense majorité à joindre les deux bouts.

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