Suppression du samedi matin dans le 1er degré...Analyse

Publié le par ferc cgt 66


Suppression du samedi matin...

Ou comment travailler plus en autant d’heures ?

 

Voici la répartition prévue des 108 annualisées dans le premier degré.

 

Aujourd'hui

 

Demain

 

Semaines travaillées

36

Semaines travaillées

36

Nombre d'heures de classe/semaine

26

Nombre d'heures de classe/semaine

24

Nombre d'heures de classe/an

936

Nombre d'heures de classe/an

864

Conseils d'école

6

Conseils d'école

6

Concertations IEN

12

Animations pédagogiques et Formation

18

Concertations internes

18

Heures de travaux en équipes pédagogiques et relations avec les parents

24

 

 

Heures consacrées à des actions directes auprès des élèves concernés et au temps d'organisation correspondant

60

 

 

Total annuel

972

Total annuel

972

 

Pas de réduction du temps de travail pour les enseignants des écoles, rien de nouveau depuis 40 ans !
Le temps de service demeure à 27 heures ; il peut en réalité aller jusqu’à 28h30 puisque l’accueil des élèves est assuré 10 min avant les cours chaque demi-journée.


Par contre, une annualisation plus importante du temps de travail. Il est à noter que ce "protocole" très flou, renvoie de multiples décisions au terrain et/ou aux IEN, dont le rôle est renforcé. C’est lui qui validera en effet ou non les décisions prises par les enseignants en ce qui concerne le repérage des élèves en difficulté. Ceci augure mal de l'égalité de traitement et renforce le poids de la hiérarchie.
D’autres décisions sont renvoyées à des textes réglementaires à venir…


Il est à noter également que la formation continue des enseignants sera prise (en partie ?) sur les 72 heures d’enseignement supprimées (2 heures par samedi x 36). Six heures supplémentaires (18 au lieu de 12) seront consacrées à des formations courtes.

 
Le temps de formation dans ce cadre représenterait une journée par an, c’est-à-dire dix semaines dans une carrière. A comparer aux 36 semaines auxquelles un enseignant des écoles a théoriquement droit, actuellement. Prémices probables d'une baisse considérable de
la Formation Continue sur le temps de travail, en liaison avec la chute brutale de recrutement aux concours.


Pas de réponses sur quelques questions de fond :

 
• L’allègement des programmes : comment faire en 24 heures un programme prévu sur 26 ?
• La mise en place du dispositif dans les écoles maternelles : comment seront rembousés les frais de déplacement ?

• Le rôle des directeur-trices reporté à d'autres discussions.

• L'articulation avec les dispositifs institutionnels ou non en place actuellement (études, prise en charge dans le cadre des ZEP...).

• Les zones rurales.

• Les écoles présentant largement plus de difficultés que d'autres.

• Le rôle des Rased.

• La place des évaluations nationales et des Programmes Personnalisés de Réussite Educative est accentuée.


A travers ce texte, tout comme dans les autres mesures avancées, dans un cadre budgétaire contraint, le ministre de l’Education nationale renvoie la prise en charge de la difficulté scolaire en dehors du temps de classe sans en donner les moyens aux équipes éducatives.

Si les relations avec les parents sont positivement reconnues comme faisant partie du temps de travail : 6 heures annuelles, c’est notoirement insuffisant au regard du temps indispensable passé actuellement par les enseignants des écoles avec les parents, notamment dans le suivi des élèves les plus en difficulté.

 

Les 60 heures consacrées à des actions directes auprès des élèves concernés et au temps d’organisation ne peuvent être une réponse à la grande difficulté scolaire.

Le maintien, le développement des réseaux d’aides en sont une.


L’action d’enseignants spécialisés, des rééducateurs, de psychologues scolaires est une nécessité.

Rappelons que le temps de travail des enseignants du premier degré est évalué par le ministère à environ 40 heures par semaines et que la CGT milite pour une RTT dans l’Education Nationale.

Enfin le Conseil Supérieur de l’Education du 20 mars a rejeté cette «suppression du samedi matin»  à 31 voix contre (14 abstentions et 19 pour).

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